On sait depuis hier que c’est le consortium espagnol «Tram’Ardent» (cela ne s’invente pas) qui construira le tram liégeois. Le tram tel qu’il est conçu n’est pas parfait.  Le programme Vert Ardent pointe notamment « une ligne trop courte, un parcours perfectible et ne desservant quasi pas la rive droite, un financement via un Partenariat Public Privé (PPP), quand un financement public a été trouvé ailleurs en Wallonie ».  L’annonce de sa réalisation n’en demeure pas moins une bonne nouvelle pour toutes celles et ceux à Liège qui ne possèdent pas de voiture, ou font le choix des transports en commun et de la mobilité douce. 

A l’heure où chacun dans la sphère politique, va se prévaloir de cet avancement dans le dossier, il est bon de rappeler que ce tram a été obtenu avant tout grâce à la mobilisation citoyenne et au travail des écologistes quand d’autres ont longtemps combattu ce projet, préférant notamment investir dans une nouvelle autoroute. Ce tram constitue un point d’appui important dont Vert Ardent entend faire usage pour impulser une mobilité du XXIe siècle dans l’agglomération liégeoise.

Mais notre programme pointe également que pour cela, il est essentiel qu’il ne soit pas un aboutissement mais bien un point de départ pour d’autres développements futurs. On de répétera jamais assez combien Liège est mal servie (notamment par rapport à Charleroi) en terme d’investissements publics dans les transports commun.

Il convient donc d’investir davantage (et via des investissements publics chaque fois que cela est possible) et de le faire afin d’avoir un impact maximum par rapport aux moyens investis, et ce dans un temps le plus court possible. En effet, l’agglomération de Liège, métropole la plus congestionnée de Wallonie, étouffe sous la pression automobile.  Chaque jour 120.000 véhicules empruntent le ring nord et pas moins de 70.000 convergent vers la place Saint Lambert ! On ne peut se permettre d’attendre 20 ans pour mettre en oeuvre des

mesures qui réalisent un transfert modal substantiel en faveur des transports en communs et de la mobilité douce.

Que propose Vert Ardent ?

  1. Repenser les lignes de bus en fonction du tram (rabattements vers celui-ci) mais également développer des lignes directes entres quartiers périphériques sans passer par l’hypercentre.
  • Développer un réseau de bus à haut niveau de service (BHNS) complémentaire au tram. Il s’agit de bus prioritaires, de plus grande capacité, et à fréquence de passage élevée.  Ces différents axes forts doivent être équipés de parkings relais, et à certains points, de stationnements vélo.

Dans le contexte politique et budgétaire actuel, le BHNS permettra d’avancer plus vite et d’améliorer la mobilité d’un plus grand nombre de liégeois, à budget équivalent, en comparaison d’une seconde ligne de tram. Nous estimons toutefois que le développement du réseau de tram sera nécessaire à terme. C’est pourquoi nous proposons d’intégrer d’emblée cette possibilité de développement futur dans la conception du BHNS, singulièrement sur l’axe Ans-Centre-Chênée.

Le BHNS peut avoir diverses formules (pourcentage de site propre, capacité,…). Nous plaidons pour une formule qui maximise le site propre et donc la vitesse d’exploitation (20km/h) ainsi que le nombre de passagers transportables (1500/h, avec cadence toutes les 6 minutes aux heures de pointe) et permette une motorisation faible émettrice en carbone et particules fines (hybride ou 100% électrique). Nous souhaitons en outre des modèles permettant l’embarquement de vélos (hors heures de pointe) et vélos pliants afin de favoriser l’intermodalité.

Au coeur de la Métropole, Liège doit faire pression sans relâche sur la Région, en charge de ces investissements (infrastructures à améliorer et achat de bus adaptés par leur capacité et leur motorisation innovante) pour qu’ils soient programmés et réalisés dans un délai de quelques années. Elle doit aussi contribuer très activement à l’aménagement des tronçons situés sur voiries communales, et veiller à la meilleure coordination avec les communes voisines.

  • Réaliser l’entièreté de l’axe 1 du tram et poser les bases d’un axe 2. Outre le tracé actuel du tram, divers axes présentent aujourd’hui une forte fréquentation et/ou potentiel suffisant pour justifier un tram. Il s’agit notamment des deux extrémités de l’axe 1 (originellement prévu de la gare routière de Jemeppe à Herstal, mais qui a été limité, dans sa première phase, au tronçon Standard – Coronmeuse/Droixhe). Pour Vert Ardent, prolonger l’actuel tracé et réaliser l’entièreté de l’axe 1 permettraient d’organiser un transfert modal suffisamment fort au niveau de l’agglomération (et non de la seule ville de Liège). Un second axe  » Ans-Centre-Chênée  » mériterait également d’être développé à terme, afin d’avoir un réseau en croix perpendiculaire à la vallée. Alors que la Wallonie dit vouloir relancer des investissements, il n’y a nulle part ailleurs en Wallonie où un tel investissement se justifie davantage.
  • Mettre en oeuvre le Réseau ferroviaire Express Liégeois. Le réseau ferré liégeois est actuellement totalement sous-exploité. Une gare comme Angleur compte à peine 500 passagers par jour et celle de Bressoux a carrément été rasée. C’est ici le fédéral (via Infrabel et la SNCB) qui est au coeur de l’action. Des premiers (petits) pas viennent d’être franchis (réouverture de la ligne 125A). Toute initiative locale, de nature à faciliter ces projets, sera prise. Outre le développement d’un réseau suburbain avec 6 lignes, nous veillerons à obtenir pour les gares liégeoises des installations dignes de leur rôle : quais hauts, accessibilité de qualité, équipements multimodaux. La gare de Liège-Palais (rebaptisée  » Liège st-Lambert  » mérite une reconstruction en surface, sans pour autant être somptuaire. Sur le territoire de la Ville de Liège, il est aussi nécessaire à moyen terme de créer des points d’arrêt ferroviaires à Vivegnis, aux Vennes et à Cornillon (au pied de la côte de Robermont), ces deux derniers assurant une excellente connexion avec les lignes de bus proches. Nous proposons en outre de reconstruire à terme une gare de  » Liège Nord  » sur le site de l’ancienne gare de Bressoux (avec connexion vers le tram et les lignes de bus desservant Blegny, Soumagne et le plateau de Herve.
  • Organiser, avec la Région wallonne, le remplacement des bus diesel au profit de bus hybrides ou électriques d’ici dix ans.
  • Etudier l’implantation d’un téléphérique reliant la rive gauche au plateau du Sart-Tilman, pousser à la réalisation d’un téléphérique reliant l’esplanade Saint-Léonard à la Citadelle.
  • Transformer la navette fluviale en réel transport en commun (potentiellement étendu vers Seraing et Herstal).
  • Promouvoir le ticket unique pour l’utilisation des transports en commun (bus, train, tram, navette fluviale…), pouvant déboucher à terme sur une tarification sur un seul support des offres de transport public et des offres complémentaires (voitures partagées, vélos, navette fluviale,…).
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