Une fois de plus, il faut bien constater à regret que la SNCB est résolue à vendre coûte que coûte ses gares et ses usagers aux publicitaires en mal de sensations fortes.
Cette semaine, au cœur de nos gares, on trouvait un grand bocal en plastique dans lequel une jeune fille en bikini assise sur un transat, les pieds dans le sable était offerte aux regards.
Outre la présence évidemment pas anodine d’une demoiselle dévêtue, offerte au regard du voyageur au cœur de la gare comme d’autres pas très loin sous des néons violets, il est intéressant de s’attarder au message ornant cette publicité choc : « Ne conservez pas vos rêves pour plus tard ».
En réalité, la firme d’assurance AXA nous propose de nous endetter pour payer nos vacances via des prêts à la consommation. Notez d’ailleurs que pour dissimuler ce que cette proposition a de sinistre, AXA utilise des slogans lénifiants comme « vivre confiant » ou « protection financière ».
La période est évidemment bien choisie. Le soleil est présent et tout le monde rêve de vacances. Est-il utile de rappeler que le maintien de la consommation via l’endettement des ménages est le nouveau « phénomène à la mode » chez ces messieurs de la finance ? Ainsi, on a vu aux Etats-Unis avec la crise des « sub-primes » à quoi ce cynisme sans nom conduisait. C’est tout le montage financier de ces apprentis sorciers capitalistes qui s’est écroulé et plusieurs millions de familles sont aujourd’hui sans toit. Parce que in fine, ce sont toujours les mêmes qui passent à la caisse.
Mais pour la SNCB, toute rentrée publicitaire est bonne à prendre. Alors entre deux voitures, la SNCB nous vend aussi des dettes pour un voyage en avion (bonjour les conséquences écologiques) au soleil. Et pour bien nous convaincre, elle laisse des publicitaires mettre un humain (de sexe féminin of course) dans une boîte de conserve.
Décidément, il est temps de ne plus tergiverser avec nos rêves et d’envoyer promener ces vendeurs de rêves en boîte.