Les lecteurs de ce blog savent à quel point j’ai en horreur les chantres du capitalisme vert, ces figures médiatisées à foison d’une écologie gadget, qui du bout de la planète où ils se sont rendus en avion ou hélicoptère privé, nous invitent à trier mieux nos poubelles et à bien fermer le robinet lorsque nous nous brossons les dents.
Parmi ces hélicologistes, ces businessmen de l’écologie de bazar, il est en un qui semble décidé à repousser les limites de l’éco-tartufferie toujours plus loin. Son nom, Yann Artus Bertrand. YAB pour les intimes.
Sans doute fidèle à ces anciennes amours, cet ex-photographe officiel du Paris-Dakar qui a travaillé pour Total, a ainsi défendu ces dernières semaines la pétro-candidature (victorieuse) du Qatar à l’organisation de la coupe du monde de football. Payé à l’ânerie éco-rentable, YAB a crû bon de déclarer notamment ‘’cette candidature est celle qui préserve le mieux l’environnement’’. Douze stades gigantesques climatisés (vu que l’on attend plus de 40 degrés sur place) et qui seront ensuite démontés (vu que hors gabarit pour ce pays 3 fois plus petit que la Belgique et comptant à peine 1.5 millions d’habitants), des infrastructures à faire sortir du sable, des flots de supporters à acheminer par avion dans ce désert,… On voit directement à quel point le projet est bon pour l’environnement ! Mais pour peu que l’on maquille cette réalité sous quelques panneaux solaires , l’affaire sera dans le sac, ou plutôt dans la manne (pétrolière of course)
Vu le gigantisme croissant budgets des coupes du monde, il ne faut souhaiter cette organisation à aucun peuple (les sud africains vont payer la leur longtemps encore) et donc autant que ce soit des Cheiks qui règlent le chèque.
Force est de constater que cet aspect social n’est pas celui qui a le plus ému YAB. Prétendre dans le même temps défendre l’écologie et se faire le chantre de cette candidature pétrodollarienne (c’est un néologisme, je le dépose fissa à l’académie Frédéric Dard), il fallait oser. Et pour paraphraser Michel Audiard, YAB, ce qui est génial, c’est qu’on le reconnait à ce qu’il ose tout. Le pétrole vert, vous l’avez rêvé, YAB l’a fait !
Minuscule détail, il ose d’autant plus facilement que des investisseurs du pays du pétrole sortant, alias Qatar on the beach, ont injectés des fonds dans la réalisation du soporifico-culpabiliso-bétifiant « Home », cette pseudo allégorie de la beauté terrestre matinée de commentaires YABiens (je dépose) sur la nécessaire prise de conscience des microbes malfaisants que nous sommes, dont la seule réalisation causé l’émission de 1500 tonnes de CO2 inutiles (Source : La Décroissance).
Le problème de la connerie, c’est que cela ressemble toujours à de la connerie, même vue du ciel